Revue de Presse du 27 Novembre 2022 : Se taire ... 

Un russe richissime, en visite dans notre belle nation, achète en passant un avion à usages privés, il se débrouille, le bougre, par quelques simples astuces, pour ne pas régler la TVA de cet achat … De cette faveur fiscale, le contribuable sera le débiteur, en plus de devoir régler la TVA liée à ses propres petits achats habituels …

Cette grande évasion, fiscale s’entend, coute 9 mille milliards à notre budget …

En la réduisant, l’état trouverait ainsi l’argent nécessaire pour garder la qualité, et même pour l’améliorer, de nos services publics ; le gouvernement pourrait ainsi éviter de supprimer les allocations attribuées au plus démunis …

Mais le gouvernement actuel, comme tous les gouvernements précédents, suppriment des postes d’inspecteurs des finances pendant que les entreprises fraudeuses, elles, recrutent de plus en plus de spécialistes en droit qui imaginent des combines fiscales à la limite de l’indécence …

Des avions, privés et collectifs, il en atterrit et décolle un presque toutes les 9 minutes dans un riche petit émirat en cette période de célébration des immenses richesses de la FIFA et autres pollueurs à grande échelle qui climatisent le désert pour satisfaire une cupidité démesurée …

Et les habitations de misère dans lesquelles s’entassent les travailleurs étrangers qui construisent les stades sont entournées des barbelés de la honte et de la tristesse …

Face à une bien légitime indignation, notre surprenant président d’une République qui compte 9 millions de pauvres, a su puiser dans son petit panier de phrases dénuées de sens : il ne faut pas politiser le sport : qu’il a dit en prenant une allure intellectuelle …

Dans cette présidentielle sentence toutes faites se cache une sale idée au service de la cause des pollueurs ; s’indigner et s’opposer à cette coupe de la honte serait faire de la politisation du sport ; et implicitement, ne pas s’opposer et laisser faire les pollueurs ne serait pas une ligne politique ; d’autres pensent que la pire des politisations consiste à taire son indignation, à cacher sa détresse face au désastre …

Et pendant que les avions atterrissent et repartent, pendant que les climatisations de stades immenses fonctionnent à plein ; nous devons baisser nos chauffages ; de là, en réponse à cette question de fond, s’imposerait une autre allégation présidentielle : il ne faut pas politiser les baisses de chauffages : mais ne politisons pas, laissons les grandes fortunes salir la planète pour satisfaire une nécessité incompréhensible à continuer de s’enrichir au détriment de la beauté …