Revue de Presse du 27 Avril 2025 : Les écarts entre réels et récits ...
Le discours politique, depuis que les peuples sont gouvernés, a très souvent été décalé de la réalité …
L’Histoire racontée dans les livres scolaires de nos enfances maintenant très lointaines savait arranger les événements, les inventer parfois, pour que la valeur, la beauté, du récit soit conforme au dogme des religions, à l’idéologie des dirigeants …
Ainsi, les rois, empereurs, ecclésiastiques et autres abbés, étaient souvent glorifiés à grands coups de illustrations sublimées …
Et nos pensées enfantines, nos imaginaires débutants, s’enroulaient dans ce beau grand moule à confectionner les pensées, à construire les idées …
La pression du discours était puissante mais pas telle que quiconque ne puisse s’en échapper ; les révolutions, les libérations, restaient possibles, intelligibles, réalisables …
Cependant, en cette belle époque de communication démesurée, il semblerait bien que nos politiciens se passionnent pour perfectionner la technique qui consiste à accentuer les écarts qui séparent la réalité du récit …
Qu’il s’agit d’un premier ministre pris dans le scandale d’une école religieuse qui, protégée par sa hiérarchie et quelques des élus, pratiquaient une violence intense …
Qu’il soit question d’une présidente d’un parti politique prise les mains dans les caisses publiques de l’UE …
Les intéressés, pour se défendre, se donnent la permission de détruire le passé et sa réalité ; le discours invente une autre histoire à qui veut bien l’entendre ; mais qui de nous veut encore écouter ces discours pour en distinguer l’affabulation de l’authenticité ; quand il suffit niaisement de les croire, de les nier, selon sa politique appartenance …
Dans certains endroits, certaines prisons, certaines banlieues, l’état est en train de perdre, d’abandonner, son pouvoir et sa suprématie au profit de ce qui ressemble fort à une mafia, un état dans l’état qui impose ses lois et règlements …
Face à cette sécession, et à tous les crimes commis, le gouvernement nous dit que cela est inadmissible et qu’il va faire du ménage, et produit ainsi un superbe discours qui ne sera suivi d’aucun effet, presque d’aucune mesure …
Le dire restera plus important que le faire et le recommencement des délits déclenchera le recommencement du discours, identique, intangible …
Une récente affaire, celle d’un illustre abbé, devrait nous faire réfléchir à cette prise du pouvoir des récits, à cette confiance irréfléchie que nous accordons à des discours ; à une communication bien établis, standardisée …
Peuple libre ne doit pas avoir d’idole, une personne affranchie doit savoir plusieurs récits, et qui sait comment les sociétés pourront se libérer de cette dictature du mensonge, de cette fluctueuse idée des réels, dangereuse parce que banalisée …
Ajouter un commentaire