Revue de Presse du 29 Janvier 2020 : La capture des pensées …

Ils sont partout, ils ressemblent à une sorte de prolongement du bras, presque une articulation supplémentaire des mains ; agile, intelligente et brillante …

Il faut les voir s’envoler lorsqu’ils sonnent, quand ils vibrent ; ils servent presque à tout ; et ce presque va s’effacer à mesure que viendront s’agréger des applications, plus utiles, plus dérisoires, plus éphémères, plus marchandes : qui sait ce qui sera inventé, imaginé, pour venir satisfaire un nouveau besoin auquel nous ne pensions pas …

Et dans ce petit appareil ; où nous sommes transférés dans un ailleurs étrangement démultiplier, dans un ici replier autour du soi-même ; nous pouvons parler, acheter, aimer, chercher un chemin, un endroit, une inconnue, une amitié …

Ainsi, un tout petit demi-siècle aura suffi à révolutionner notre communication, presque dans son ensemble, et nous sommes étonnés qu’un Avant fut possible ; lorsque la communication n’était réalisable qu’au présent d’un même lieu …

Nous pourrions aussi nous interroger, nous étonner encore, quant à nos surprenantes facultés d’adaptation à un Après inimaginable … Mais le rectangle plat s’est illuminé, à vibrer, pour nous rappeler vers une rigueur virtuelle et rapide ; il faut répondre dans la seconde et l’interrogation s’efface devant cette impérieuse et puissante sollicitation de l’instrument qui centralise et capture toutes nos pensées …

Face à cette centralisation, les songes de lenteur et les rêves éparpillés ressemblent à des villages dispersés par l’étalement des campagnes dans une nation centralisée ; services publics en diminution forte, désertification, migration vers une très grande métropole, ses privatisations des services, son instantanéité, sa rentabilité …

La République est en marche, mais vers qu’elle nation livrée au privé va-t-elle aller ; amenant ainsi une population, révoltée intérieurement, mais trop occupée à répondre à des émissaires démunis de réalité, à regarder l’alerte d’une actualité inutile …